6 de Rochefort
Bonjour à tous. Aujourd’hui, je boucle la boucle. J’ai écrit sur la 10 (ma préférée), la 8 (une merveille), mais je n’avais toujours rien dit sur la 6. Je tenterai donc de me rattraper en ce jeudi. L’abbaye trappiste de St Rémy réalisera-t-elle la passe de trois, le grand chelem ? Réponse dans ce qui suit.
Quelques petites choses à savoir
Bon j’en parle depuis le début de ce blog (la 10 fut même mon premier papier) mais j’aime particulièrement le travail effectué par les moines cisterciens de St Rémy. La finesse et la puissance dégagée par leurs bières sont sans commune mesure. Bref, j’aime ce qu’ils font.
La 6 est la plus ancienne des bières de la brasserie. Existante depuis 1595, ce fut la première bière à être brassée par les moines. Et même si, aujourd’hui, la 10 tient le haut du panier, tous les amateurs de bière s’accordent quant à la qualité du travail effectué sur la 6, la qualifiant de bière parfaite pour une initiation. Ce n’est pas vraiment mon avis, mais nous en parlerons plus tard.
Nez & visuel
Le tout premier contact avec la bière est assez sympa. Des malts assez caramel, une belle odeur de pêche. Mais aussi la levure et une sensation d’épaisseur commune à toutes les Rochefort. Bref on est totalement dans la même veine de travail que pour la 8 et la 10, la patte est bien là.
La robe est superbe peut-être plus belle encore que celle des autres. Un brun-rouge profond, réellement magnifique. Pour en apprécier pleinement la beauté, n’oubliez pas de ne pas verser le fond de votre bouteille à cause de la fermentation, et donc des levures présentes qui vous opacifieront le verre. La mousse est importante. Il se formera rapidement un collet, de couleur beige et conséquent, au-dessus de votre bière, mais celui-ci se dissipera relativement vite.
Petit retour sur les senteurs. On reste typiquement sur les mêmes termes. Les malts caramel sont bien là, une belle odeur de pêche, mais viennent s’ajouter des vapeurs d’alcool légèrement dérangeantes. Et, enfin, un côté vraiment charnu typique des bières de Rochefort.
En bouche
Il est grand temps de gouter cette 6 de Rochefort qui, jusque-là, a l’air plutôt intéressante. Je prends la première gorgée, et si la première sensation est très encourageante, le reste est par contre complètement absent. Et absent est vraiment le mot qui convient. L’attaque est explosive avec des saveurs pain d’épices, pêche très sucrée... Par contre il n’y a pas (ou très peu) de corps, pas de rondeur bref, le vide. La sensation agréable du premier contact est complétement évanescente. Et si on parle de la fin de bouche, c’est un peu mieux, mais on est tellement loin de tenir la comparaison avec les deux autres !!! Une très légère amertume, délicatement relevée par un subtil côté piquant et AUCUNE longueur de bouche. Vous l’aurez compris, je ne suis pas un grand fan de cette bière.
Pour accompagner
Alors comme je vous l’ai dit plus haut, absence totale de corps et fin de bouche très légère. Par contre pour se marier assez bien avec les malts caramel, je vous conseille quand même une viande, mais légère, comme le poulet, ou le porc. Bien caramélisée avec des notes fruités comme la pêche, vous aurez une association qui tiendra la route.
Voilà, en résumé, je suis déçu. Je me montre peut-être un peu sévère, car il est vrai que j’ai vraiment bu plus mauvais que la 6 de Rochefort, mais c’est la déception qui parle avant tout je pense. On frôle la perfection avec la 8 et la 10, et là on est à côté. Bien sûr il ne faut pas les comparer parce qu’elles sont toutes les trois destinées à des us différents. Mais au-delà de ça, la bière en elle-même n’a rien de grandiose. C’est loin d’être mauvais, mais c’est loin d’être à conseiller pour autant. Bref, c’est une déception (mais cela n’engage que moi).
Carte d'identité
Origine : Belgique
Type : trapiste
Couleur : Brune
Degrés : 7,5%
Brasseur : Abbaye de Rochefort
Date de création : 1595
Température idéale de service : 8°